We left the harbour with the last Northerly wind of the day and once outside quickly Southerly wind came, so for the first time (for me), we went to the Atlantic ocean by the north of La Palma.

It is always tricky to leave this harbour because the wind often changes a little inside the breakwater from land to sea, so we have to wait for the right moment to take some distance from the pier. The swell announced was already getting 1,5 m at the corner and the breeze decreased. Not fun to be in the dinghy. We had to set as many sails as we could quickly. Bracing a couple of times and being patient.
Once the night came, the lightning joined the evening watch and disappeared with them at midnight. We turned around with the Easterlies and now the Tres Hombres and her inhabitants run to Martinique under a fair breeze. On the big blue ocean and the high swell, here we are happy as the fire of a volcano, with the feeling of belonging to the gigantic open space with shore friends and family on our shoulders whispering good wishes and support. A few weeks of sea separate two continents, let’s be the link in between. As a nice welded crew we go to the other side…

Chaud sur ma tête, chaud sur mes pieds. L’horizon est jaunie ce matin par le sable du Sahara là-bas. Souffle en trombe aimablement, on le veut, on l’embrasse. Dans nos voiles il pousse notre esquif sauvage à l’assaut de l’océan. Ils sont majeurs depuis longtemps et si sage que l’on ne leur fait pas la grimace à ces masses dépendantes l’une des autres. Ce liquide infini, poussif, gigantesque déroule ces courbes insolemment. On avance avec pour ne pas être submergé. La voile carrée la plus basse, écoutes mollie forme un ballon qui soulève l’étrave et soulage des frictions de l’eau. Sa foulée galopante, laisse l’écume fumante de part et d’autre. Ébloui par la lumière diffuse dans le nuage d’aérosols, la scène en noire et blanc montre ces plus belles nuances. Comme une chanson lointaine, je me souvient de la mélodie mais pas des paroles. Je me rappel d’être appelé mais pas exactement du pourquoi. Et là dans le mouvement de la route, dans l’humidité suave des embruns, le port s’efface. Les vagues des ferry, les autobus de touristes, les papiers à signer s’oubli derrière. Alors que les amis restent dans le cœur, les compagnons de pont donnent le La au quotidien.
Allons ensemble, tonneaux de fond de cale qui je sent vivants alors que l’on vous harnache pour le grand voyage. Le premier jour brassé en mer, vous avez libéré parfum de rhum et de tanin sous les amarres qui sèchent et les bananes vertes attrapés à l’escale. Le petit optimist Papalagi, aussi dans le cargo est plein de fruits exotique. Régulièrement on se remémore qu’il y a quelques semaines la grêle nous fouettait le visage à la barre alors que dorénavant le souffle n’est que caresse. J’aimerais voir les milles couleurs du vent autour de nous, de tous les côtés des voiles pour encore mieux les apprivoiser. Déjà nous allons bien et vite vers le pays des poissons volants, la surface du grand bleu brille et frise à la risée de l’alizé. Les geosses chaînes des ancres sont rangées sous le plancher de la cambuse et nous ne nous prendrons plus les pied dedans. Aussi elles laisseront tranquille de leur tintamarre les habitants du poste avant dans leur sommeil rouleur et parfois tapageur d’une mer exigeante et surprenante.
Anne-Flore

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