…Je suis monté à bord du Tres Hombres en tant que stagiaire, sans aucune connaissance en voile.
J'ai navigué tout l'été, travaillé au chantier naval, puis je suis parti dans les Caraïbes et maintenant je suis matelot de pont. Les choses peuvent devenir folles.
Dans la tradition séculaire de la circumnavigation, dont est également issue la Ligue hanséatique, nous naviguons à travers le Skagerrak.
Nous naviguons là où naviguaient il y a 700 ans les rouages de Kampen, Zwolle, Hambourg, Bruges et au-delà. Nous apportons du vin à Copenhague et à Bornholm.
Ils obtenaient du hareng de Skanor, des céréales d'Oostland et de la fourrure de Russie.
Nous avons treize voiles, eux n’en avaient qu’une. Contrairement à l'époque de Volcmar van Enesce et de son navire le Brunte, ni un rouage de fille de Lübeck ni de lentes semaines ne nous attendent sur les galères, où nous devions attendre - peut-être en vain - le hareng.
Du vin et des regards émerveillés des Copenhagueois nous attendent.
Nous sommes désormais considérés comme fous de naviguer à travers le Skagerrak sans moteur, alors qu'il n'y avait pas d'autre choix. C'était tout simplement la seule option. On sait que le Skagerrak peut être assez bruyant. Le tour du monde n’a pas été un voyage entrepris à la légère. Cependant, j'ai eu de la chance jusqu'à présent. L'année dernière, ce n'était pas trop mal, cette année c'est encore plus calme. Même si en principe ce n'est pas forcément agréable de naviguer par gros temps (pas de sommeil, la mer dans les bottes) et que j'ai déjà eu une bonne tempête sur l'océan Atlantique en novembre dernier, je me sens quand même un peu trompé de ne pas avoir l'expérience du fameux bruit du Skagerrak.
Eh bien, il faudra quand même y retourner bien sûr...