Veille du matin
L'heure exacte, le jour et la date ne sont pas les paramètres les plus importants à bord. Ainsi, les changements de montre, les repas et les milles marins gagnés vers la destination souhaitée vous font remarquer le temps qui passe.
Après avoir patiemment attendu le bon vent et longé lentement la côte sud de la Suède, nous avons finalement traversé au cours de la nuit le détroit de Copenhague en direction du Kattegat.
Le doux réveil de l'autre montre nous promet une journée ensoleillée et venteuse et un savoureux petit-déjeuner. Nous commençons donc la journée avec du porridge aux fruits, du café et du pain chaud tout juste sorti du four pour nous préparer pour notre veille matinale.
Après le changement de quart, les tâches quotidiennes appellent et nous lavons le pont et nettoyons la cuisine. La majeure partie de la surveillance consiste à s'occuper de la manipulation des voiles, en ajustant le réglage des voiles au vent et au cap. Nous empannons donc pour changer de cap, réglons les voiles et réglons le bob inférieur et supérieur pour gagner plus de vitesse. Après quelques jours sous le même quart et une équipe expérimentée avec le Tres, les manœuvres se déroulent plutôt bien.
Heureusement, le vent nous donne une pause pour profiter du soleil du matin. Alors que faire? Depuis ma position de barre aidant notre second à naviguer à travers une voie remplie d'immenses cargos porte-conteneurs, j'observe un autre type d'action sur le pont. Guidée par notre membre horloger le plus âgé mais le plus sportif, ma montre démarre un cours Tabata. Imaginez trois personnes effectuant 8 x 8 exercices de haute intensité sur un pont mobile. Utilisant la soute et les planches arrière et aléatoires comme équipement de sport. Les 20 secondes d'action sont toujours déclenchées par un coup de sifflet aigu et se terminent par une sonnerie du téléphone. Ce bruit et les injures toujours plus fortes sur la durée du cours sont les seules choses qui s'ajoutent au bruit du vent dans les voiles et des vagues contre la coque.
Quelle est la mélodie ? Soleil… soleil reggae… »
Clarisse